Slalom
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Réalisateur : |
Charlène FAVIER | ||
Acteurs : |
Noée Abita, Jérémie Renier, Marie Denarnaud, ... | |||
Genre : |
Drame | |||
Durée : |
1 h 32 | |||
Date de sortie : |
19/05/20221 | |||
Titre original : |
Slalom | |||
Note "critique" : |
2,50 | |||
Classement 2021 |
32 / 93 |
Résumé : |
.O xx |
.O. Lyz, 15 ans, vient d'intégrer une prestigieuse section ski-études du lycée de Bourg-Saint-Maurice. Fred, ex-champion et désormais entraîneur, décide de tout miser sur sa nouvelle recrue. Galvanisée par son soutien, Lyz s'investit à corps perdu, physiquement et émotionnellement. Elle enchaîne les succès mais bascule rapidement sous l'emprise absolue de Fred... .O. |
Xavier |
.O. Enfin, le cœur du film n'est pas là (quoique) et la déception concerne davantage le fond que la forme : peut-on devenir champion de haut niveau sans s'abandonner à un professeur/gourou ? Demandez à Laure Manaudou avec Philippe Lucas, demandez à Rafaël Nadal avec tonton Toni, demandez à Teddy Riner, à Surya Bonaly, aux gymnastes américaines, ... je prends volontairement que des exemples de sport "individuels" mais je suis certain que cela pourrait s'étendre aux sports collectifs. Ces derniers ont malgré tout un garde fou : le groupe. Les nombreuses affaires de pédophilies sorties ces derniers temps (la plus frappante étant celle dans l'équipe de gymnastes américaine) tout comme les clash importants entre les entraineurs et leurs protégés (la seule exception que je vois est Rafaël Nadal) sont une constante macabre... est-elle inéluctable ? J'aurais aimé que le film se penche sur cette question que j'ai effleuré du doigt lorsque j'ai atteint mon meilleur niveau au badminton : "ne réfléchis pas, fait ce que je te dis" me disait Bertrand Gallet, entraineur du club de Créteil et aujourd'hui entraineur national. Il avait pour lui la réussite de l'école de badminton locale, des gamins biberonnés au shadow, avide de ses conseils et pret à les suivre les yeux fermés. Tous ont côtoyé le top100 français et moi, arrivé a 22 ans et essayant de comprendre pourquoi on me demandait de faire quelque chose de contre-intuitif, je suis resté aux portes du top300. Evidemment un exemple ne suffit pas à faire une généralité mais quand on veut créer des réflexes, des positionnements, des coups qui partent quasiment avant que l'on ai réfléchi à ce que l'on fait, il faut se "formater". Qui est le programmateur ? L'entraineur. Une sorte de Dieu qui permet au jeune d'accomplir ses rêves de victoires, d'avoir la reconnaissance que l'on cherche souvent alors que l'on sort de l'adolescence, d'avoir les applaudissement et parfois les premières rentrées d'argent. Et la famille ? Comme le jeune, il ne faut pas qu'elle soit trop présente et surtout qu'elle ne parasite pas la relation entre le jeune et l'entraineur. Difficile dans ces cas là d'agir : on vous dit qu'on part une semaine en haute altitude préparer les championnats de France, que voulez vous répondre ? Si l'entraineur vous parait (le mot est important) quelqu'un de confiance, s'il fait cela depuis 20 ans, comment (et pourquoi ?) se méfier ? Les affaires sorties dernièrement montrent que le temps n'est pas une preuve suffisante puisque certains ont agit en toute impunité pendant des dizaines d'années. A qui la faute ? A l'adulte bien évidemment mais le film dresse un portrait tellement à charge qu'il n'y a pas de place au doute. J'aurais préféré un scénario qui glisse progressivement vers l'interdit sans que cela ne soit fait de façon si brutale. Oui l'enfant est complètement sous la coupe de l'adulte, oui il devient son seul repère puisque c'est lui qui a le droit d'exclusion du groupe en cas de mauvais résultats, c'est lui ui peut s'occuper un peu plus de votre entrainement, de votre matériel, de votre vie... L'adulte qui, lui aussi, réussi à travers l'enfant là où il a raté ; l'adulte qui a la gratitude totale d'un gamin qui le voit comme un faiseur d'or ; l'adulte qui peut se perdre dans cette histoire à la fois exceptionnelle et banale (un "futur champion" il y en a des centaines par an). Ici le film charge la barque : entre la mère jamais là, l'entraineur qui a été viré de l'équipe de France quand il était jeune et qui est revanchard, la gamine qui sort de nulle part mais est exceptionnelle et... tout est en place pour mener cette situation dans LA direction choisie par les scénaristes. Nous nous focalisons donc sur le duo entraineur/entrainée et trop rapidement les rôles sont attribués et le scénario déroulé. J'aurais aimé des personnages secondaires plus développés, des rôles moins tranchés pour les personnages principaux et une zone grise surement moins confortable mais plus intéressante. Tout cela était-il possible avec une réalisatrice qui, de ce que j'ai lu, a été elle-même victimes d'abus plus jeune ? J'en doute et je le comprends à 100%. Il n'empêche, si le film a des arguments pour lui, il reste la sensation d 'avoir vu une vision trop linéaire d'une situation qui recouvre des milliards de nuances. Encore une fois, ma femme vous dira que je critique souvent parce que je voudrais changer le film et c'est vrai... le point de vue du professeur m'aurait intéressé puisqu'on essaye tous d'obtenir l'adhésion de nos élèves pour les amener le plus loin possible. L'adhésion qui se transforme parfois en admiration et des situations parfois embarrassantes (je vous avoue que lorsqu'une gamine de 11 ans vient vous faire, sans préavis, un câlin à la fin d'un cours, c'est surprenant et lui expliquer que, non, ça ne se fait pas, que vous n'êtes pas ses parents n'est pas courant... mais quand je vois ma collègue de CM2 arriver dans le préau du collège et tous les gamins qui l'ont eu l'année dernière lui sauter dans les bras, je me dis que cela explique en partie la réaction de cette gamine, de la même manière que les élèves m'appellent "maitre" en début d'année puisqu'ils appelait leur professeur de CM2 "Maitresse"). Enfin, je m'égare et si je reviens au film je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine déception à son égard, déception caractéristique des films dont j'attends beaucoup et qui ne me donnent pas tout :-p un peu trop pédagogique à mon gout, il mérite quand même d'exister et de parler d'une situation que l'on ne vois pas sir couramment au cinéma. Le personnage de Jérémie Renier doit bien exister (et plus souvent que ce que l'on penserait) et le montrer, en parler, est surement le meilleur moyen de limiter son action. Maintenant est-ce compatible avec le sport de très haut niveau ? Acceptons-nous cela comme une dérive possible dans le monde du très haut niveau ? Cela me fait penser à ces petites gymnastes chinoise de 30 kg tout mouillé qui avait leur entraineur assis sur leur dos pour leur faire travailler leur souplesse, à ces sportifs qui sont embarqués dans des filières de haut niveau sans a coté ce qui fait que, jeté à la première blessure, ils n'ont rien pour se rattraper, .. les cadences infernales ( « Le secret des jeunes Chinois, c’est qu’ils font beaucoup de répétitions, jusqu’à passer une semaine sur un même geste tant qu’il n’est pas acquis », témoigne Aurélien Puel, l’entraîneur qui accompagnait le duo d’espoirs de tennis de table envoyé quelques semaines en Chine pour se former au coté des meilleurs) sont à l'opposé de la philosophie actuelle mais les cas de maltraitance et d'abus ne sont pas moins nombreux. Le sport, terreau de tous les excès ? Demandez aux spectateurs les plus concernés ;-). |
Première : ¤ ¤ ¤ |
.O. La maîtrise du récit - entièrement vécu à travers le regard de Liz - comme de la mise en scène est ici impressionnante. .O. |
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